La musique, elle hurle au travers de l'appartement. On pourrait l'entendre de là bas, au coin de la rue. Et Jim, il sourit. Il sourit, comme le grand idiot qu'il est, des étoiles dans les yeux et un sourire fendant au coin des lèvres. Il sourit, comme le putain de môme qu'il peut bien être, trop d'énergie dans le sang, trop de sang dans l'énergie.
Car la musique, elle hurle aussi fort que son coeur.
La musique, elle appelle 'rwann qui est là, à l'autre bout de la pièce, une idiote qui se pend à son bras. Une idiote prête à baiser toute la nuit durant. Mais il se rend compte de rien, le grand chiot, car il a l'afrique dans les yeux et des histoires sur le bout de la langue et il parle, parle, conte des histoires sans la voir, émerveillé encore par les deux années qu'il a passé loin des bêtes de nyc, entouré des animaux civilisés de l'afrique.
Et Jim, il rit. Il rit et s'approche, passe un bras autour de la taille de la blondasse et lui effleure les montagnes avant de s'asseoir sur les genoux de 'rwann.
C'est son étalon pour la nuit, et lui, son cavalier. Le bonheur est si grand qu'il pourrait le monter toute la nuit.
Impossible qu'Erwann accepte, pourtant.
Mais Jim, il s'en fiche parce qu'il a le chiot dans le coeur et c'est le plus important. Il l'a dans la peau, pas dans le cul, et ça, c'est du grand love. Le plus grand de tous.
Le pirate, il coupe l'histoire d'orphelin sans se soucier, mais pas par manque de respect, non, pas enthousiame surtout, et l'embrasse sur la bouche comme une grand mère débordante d'amour, avant d'aller voir ce qui se passe, là-bas, à l'autre bout de l'appartement.
Dans les chiottes.
Dans ses chiottes.
Il est prêt à hurler pour faire sortir le duo hurleur quand il voit le cul.
Pas celui de la fille, non, mais celui du mec.
et les muscles
et les yeux
et le tout, en fait
Jim, il se contente d'hausser d'un sourcil, appréciateur de la vue, avant de s'adosser contre le mur du couloir.
Et il écoute - observe plutôt - le beau spécimen, pendant qu'il se fait largueur en beaucoup par un cul serré et des seins moyens, le tout relié à un minois intéressant mais plutôt arrogants.
Jim, le beau pirate, il reste là, sa bière à la main, une gorgée à la fois, et il a le temps de la vider, sa putain de bière, avant que le beau roméo se prenne une claque de la Juliette trop maquillée et qu'elle fiche le camp.
Sourire de compassion, sur ses lèvres. Une idée obscène derrière la tête.
Jim, il va dans la cuisine, laisse le naufragé assis sur le coin du bain, déboussolé, et va lui chercher une bière, avant de la lui glisser entre les doigts.
- ça va, beau gosse. t'es pas son chien, elle a qu'à faire le trottoir si elle veut ce p'tain de fric dont elle parle. Allez, bois. J'vais t'la faire oublier.
Et il boit, le gars. Il boit, boit, et parle.
Et Jim, avec les minutes, heures, ephémère de temps, il oublie son idée. Viens un temps ou, le joli s'endormant, il met les gens à la porte, au bonheur d'Erwann. Et puis, il le couche, le joli, sur le canapé, dans un plaid rose.
Après, évidemment, lui avoir retiré son t-shirt, juste pour le plaisir de ses yeux.
Et puis, peut-être, avoir déposer un baiser sur son téton marqué de naissance. Mais ça, y'a personne pour le certifié.
..
....
..
L'lendemain matin, le Jim, le beau pirate, le pilleur de coeur, c'est le premier a se lever dans la maisonnée, pour faire le petit déjeuner.
Il se lève, la gueule un peu croche et les yeux un peu trop collés, pour faire le p'tit déj du siècle a ce joli matelot naufragé sur son canapé.
Le slip moulant sur son boule parfait, des dessins de petits navires sur son popotin, il fredonne un peu de Taylor Swift en préparant les crêpes du millénaire.